La chine met le frein sur les fusées électriques

La chine met le frein sur les fusées électriques

18 novembre 2025

Il y a du mouvement dans l’empire du Milieu, là où les voitures ne se contentent plus de rouler, elles décollent. Le gouvernement chinois vient de déposer une proposition qui ferait passer un frisson dans le dos de tous les amateurs de 0-100 en trois secondes : limiter l’accélétration de toutes les voitures neuves, électriques ou non, à cinq secondes pile pour atteindre les 100 km/h. Oui, vous avez bien lu. Cinq secondes. Pas deux virgule neuf, pas trois virgule deux. Cinq. Comme une Golf diesel de 2004, mais en propre et en silence.

Le pays qui fabrique plus de voitures électriques avant le petit-déjeuner que l’Europe en une année entière a décidé qu’il était temps de calmer le jeu. Parce que oui, c’est bien joli d’avoir 1 200 Nm de couple disponibles dès que vous effleurez la pédale, mais quand c’est madame Zhang qui va chercher les raviolis ou un livreur pressé qui double en troisième position, ça finit parfois en décoration murale. Résultat : les autorités ont dit stop. Dorénavant, chaque nouvelle voiture devra démarrer en mode « mamie au volant » par défaut. Un petit bouton permettra de désactiver la bride, mais attention, à chaque redémarrage elle se réactive. Comme un rappel poli que vous n’êtes pas sur circuit.

Évidemment, on entend déjà les puristes hurler au scandale. « Et mon plaisir de conduite ? Et ma liberté ? » Écoutez, je suis le premier à adorer coller un sourire béat sur le visage des passagers en leur montrant ce que 800 ch instantanés peuvent faire. Mais soyons honnêtes : 95 % du temps, on roule en ville, on transporte les enfants ou on va faire les courses. On n’a pas besoin de transformer chaque feu rouge en départ de Grand Prix. Et si cette mesure rend les routes un peu plus sûres, réduit les accidents et, cerise sur le gâteau, évite aux assureurs de faire une crise cardiaque à chaque nouveau modèle de 2,5 tonnes qui passe de 0 à 100 plus vite qu’un éternuement, alors franchement… où est le problème ?

En plus, cela pourrait bien être la meilleure chose qui arrive à la voiture électrique. Parce que l’argument « oui mais c’est trop puissant, c’est dangereux » va enfin tomber à l’eau. Une EV bridée à cinq secondes reste largement plus vive qu’une thermique équivalente, mais elle devient acceptable pour les décideurs frileux, les flottes d’entreprise et les parents prudents. En Chine, où l’on vend plus de voitures électriques en un mois qu’en France en un an, c’est une étape vers la maturité. L’Europe, elle, se contente pour l’instant d’installer des bip-bips à 130 km/h. On sait qui a pris les devants.

Bien sûr, les constructeurs grincent des dents. Les versions « performance » financent souvent les versions d’entrée de gamme. Si tout le monde est limité, adieu l’argument marketing du « 1 000 ch pour le prix d’une berline familiale ». Les prix risquent de grimper, ou les marges de fondre comme neige au soleil de Shenzhen. Mais encore une fois : si cela permet à des millions de gens supplémentaires de passer à l’électrique sans avoir l’impression de piloter une arme, je signe des deux mains.

Au final, la Chine ne tue pas la performance, elle la domestique. Et quelque part, c’est exactement ce dont la voiture électrique a besoin pour devenir banale, évidente, incontournable. Moins de fusée, plus de bon sens. Et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle.

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