La nouvelle Renault Espace : d’un brave bus à une bête brutale

La nouvelle Renault Espace : d’un brave bus à une bête brutale

24 mars 2025

Parlons de la Renault Espace. Autrefois, c’était LA voiture familiale par excellence : un salon roulant où vous pouviez entasser les gosses, leurs jouets, le chien et même cette tante bavarde qui s’incrustait toujours. Mais les temps changent, et l’Espace aussi. La dernière version n’est plus un monospace sage comme un curé, mais un SUV costaud avec un cœur hybride et un design qui a enfin du mordant. Voici l’histoire d’une bagnole qui s’est réinventée – et qui est peut-être meilleure que jamais.

Un passé dont on peut être fier
En 1983, l’Espace était un pionnier. Pendant que nous, Belges, roulions encore dans des berlines ennuyeuses ou des hatchbacks brinquebalants, Renault a eu une idée de génie : une caisse haute et spacieuse où on pouvait caser sept personnes, avec des sièges qu’on pouvait pivoter, replier ou carrément virer quand on en avait marre. C’était un vrai couteau suisse sur roues, et tout le monde – de Fiat à Ford – a copié l’astuce sans vergogne. Mais les monospaces sont devenus des dinosaures, dépassés par les SUV. L’Espace, lui, restait là, vestige d’une époque où le pratique l’emportait sur le cool.

D’un transporteur de troupe à une machine de guerre
Faisons un bond jusqu’en 2023 : Renault a débranché la prise du vieux concept Espace. Fini les plateaux rabattables ou les sièges transformables en table de pique-nique pour la route. La nouvelle Espace est un SUV, et quel SUV ! Avec ses 4,72 mètres de long, elle est 14 centimètres plus courte que son aînée, mais elle n’a rien d’une petite chose fragile. Imaginez une ligne d’épaule musclée, un aileron arrière qui semble prêt à décoller, et des vitres latérales qui filent jusqu’à l’arrière pour que même les gosses tout au fond aient un peu de lumière. Ce n’est plus un bus gentillet, mais une voiture avec du caractère.

Sous le capot, on trouve une motorisation hybride qui ne vous endort pas. Un trois-cylindres turbo essence de 1,2 litre (oui, trois cylindres, mais accrochez-vous) s’associe à deux moteurs électriques pour balancer 200 chevaux sur la route. Pas de quoi épater votre voisin ? Avec une consommation de 4,6 litres aux 100 kilomètres et une autonomie de 1.100 kilomètres sur un réservoir de 55 litres, vous faites Bruxelles-Ostende aller-retour sans sourciller. Et comme elle est 215 kilos plus légère que l’ancienne Espace, elle a un punch inattendu.

À l’intérieur : de l’espace avec une touche d’audace
Montez à bord, et vous verrez que Renault n’a pas lésiné sur l’espace. Avec un empattement de 2,73 mètres, la deuxième rangée offre jusqu’à 32 centimètres de place pour les jambes – de quoi étendre vos guiboles sans donner des coups dans les sièges avant. La troisième rangée est optionnelle et gratuite, mais soyons honnêtes : c’est pour les petits ou pour ce pote que vous n’aimez pas trop. Avec 128 millimètres d’espace pour les genoux et une fonction “Easy Access” pour y accéder, ce n’est pas la punition, mais pas non plus le grand luxe. Rabattez ces sièges arrière, et vous avez 777 litres de coffre. Tout à plat ? Ça grimpe à 1.818 litres – assez pour vider un Carrefour entier.

Le tableau de bord est moderne, avec un écran Open R de 24 pouces qui regroupe les compteurs numériques et le multimédia. Il y a un chargeur à induction pour votre téléphone, des ports USB-C pour tout le monde, et si vous optez pour la version Iconic, même des sièges massants pour le conducteur. Ajoutez un système audio Harman Kardon en option et un toit panoramique coulissant, et vous voilà dans une discothèque ambulante.

Du plaisir au volant ? Oh que oui !
Passons aux choses sérieuses : comment elle roule ? Renault lui a greffé sa direction 4Control Advanced à quatre roues directrices. À basse vitesse, les roues arrière pivotent jusqu’à cinq degrés en sens inverse, offrant un rayon de braquage de 10,4 mètres – aussi agile qu’une Clio dans les ruelles de Namur. Sur autoroute, elles suivent les roues avant pour plus de stabilité. Avec une garde au sol de 18 centimètres et des jantes de 19 ou 20 pouces, cet SUV se sent chez lui partout, du ring de Bruxelles aux routes sinueuses des Ardennes.

Du caractère avec un clin d’œil
Est-elle parfaite ? Pas tout à fait. Les puristes pleureront la perte de la magie de l’ancienne Espace – ces sièges transformables en table de camping, c’est fini. Et oui, la troisième rangée, c’est plus un geste sympa qu’un vrai siège pour adultes. Mais ne chipotons pas : cette voiture est dans l’air du temps. Elle est robuste, économique et assez pratique pour trimballer vos mômes et leurs bazar sans que vous ayez l’air ridicule au parking de l’école.

Le prix du progrès
Dès l’automne 2023, elle débarque chez les concessionnaires belges, à partir de 46.830 euros pour l’E-Tech Full Hybrid. C’est 3.000 euros de plus que la Renault Austral avec le même moteur, mais vous gagnez en espace et en personnalité. Une révolution comme la première Espace de 83 ? Peut-être pas. Mais une sacrée évolution – et ça suffit pour remettre ce colosse français sous les projecteurs.

Alors, si vous cherchez une familiale qui ne ressemble pas à une corvée, qui n’a pas l’allure d’un frigo roulant et qui ne vide pas votre portefeuille à la pompe, la nouvelle Espace est faite pour vous. Exit le bus, place à la bête – et quelle bête !