Le secteur automobile modérément optimiste quant au rétablissement fiscal des hybrides rechargeables

Le secteur automobile modérément optimiste quant au rétablissement fiscal des hybrides rechargeables

05 février 2025

 

Le nouveau gouvernement fédéral belge a décidé de revoir la déductibilité fiscale des hybrides rechargeables (PHEV). Une décision perçue comme une bonne nouvelle pour le secteur automobile, en particulier pour les conducteurs professionnels qui ne sont pas encore prêts à passer entièrement aux véhicules électriques.

Jusqu’à présent, les avantages fiscaux des PHEV étaient progressivement réduits, avec un taux de déductibilité en baisse chaque année. Cependant, selon le nouvel accord gouvernemental, les hybrides rechargeables émettant moins de 50 g/km de CO₂ resteront déductibles à 75 % pendant les trois prochaines années. Ce pourcentage ne commencera à diminuer qu’à partir de 2028, et ce, à un rythme beaucoup plus lent que prévu initialement.

Cette décision est accueillie de manière mitigée par le secteur automobile. Certaines marques, comme Mercedes-Benz Belux, y voient un développement positif, notamment en raison de leur large gamme de PHEV, tant essence que diesel, offrant une autonomie électrique conséquente. Bastien Van den Moortel, Press Relations Manager chez Mercedes-Benz Belux, qualifie cette mesure de "bonne nouvelle au vu des solutions que nous pouvons offrir aux conducteurs de véhicules de société".

Cependant, des inquiétudes persistent. Kaat Van Severen d’Astara Western Europe souligne que cette modification fiscale crée à nouveau de l’incertitude pour les entreprises et les particuliers. L’instabilité des règles fiscales complique la planification à long terme des flottes automobiles.

Koen Claesen de Van Mossel Belgique et Luxembourg se montre plus optimiste, estimant que davantage d’entreprises privilégieront les hybrides aux véhicules 100 % électriques. Cela pourrait également contribuer à un meilleur équilibre entre l’offre et la demande sur le marché de l’occasion, où les hybrides sont actuellement plus populaires auprès des particuliers que les véhicules électriques.

Chez Renault Belux, en revanche, la prudence est de mise. L’entreprise souligne que la mesure ne précise pas si elle s’applique aux hybrides non rechargeables en plus des PHEV, rendant difficile la définition des stratégies de vente. De plus, cette mesure pourrait ralentir la transition vers une flotte plus verte, alors que de nombreuses entreprises avaient déjà anticipé cette évolution en fonction des précédentes réglementations fiscales.

Toyota et Lexus poursuivent leur stratégie multipath combinant EV, PHEV et HEV. Ils estiment que cette décision incitera certaines entreprises à reconsidérer les PHEV, en particulier pour les modèles compacts où l’offre en véhicules électriques reste limitée. Kia Belux, grâce à une large gamme de motorisations, pense pouvoir répondre efficacement aux différents besoins de ses clients.

Cette adaptation fiscale représente donc une pause temporaire pour les hybrides rechargeables, qui sont encore perçus par beaucoup comme une étape intermédiaire nécessaire avant une transition complète vers l’électrique. C’est particulièrement vrai pour ceux qui ne disposent pas encore d’une infrastructure de recharge adéquate ou pour qui un véhicule électrique n’est pas toujours la solution la plus pratique.

Le secteur automobile attend désormais la traduction concrète de ces mesures dans la législation pour mieux en comprendre l’impact et ajuster ses stratégies en conséquence.