À quel point les voitures électriques sont-elles vraiment vertes ? Un regard lucide sous le capot

À quel point les voitures électriques sont-elles vraiment vertes ? Un regard lucide sous le capot

28 mars 2025

Mettons tout de suite les pieds dans le plat : les voitures électriques (VE) nous sont vendues comme les sauveurs de la planète. Pas de pot d’échappement puant, pas de culpabilité, et une délicieuse sensation de supériorité en passant devant la station-service. Mais avant qu’on se précipite tous pour une bagnole branchée et qu’on se tape dans le dos, regardons un peu la réalité en face. Parce que – surprise ! – elles sont vertes, oui, mais pas sans quelques taches bien crasseuses sur leur CV.

Le triomphe silencieux
Soyons honnêtes, quand vous êtes au volant d’une voiture électrique, on dirait presque que vous faites une bonne action. Pas de moteur rugissant qui pollue l’air, pas de diesel nauséabond qui transforme le quartier en nuage de suie. Tout ce que vous produisez, c’est un silence quasi divin. Côté émissions en roulant, c’est du gâteau : une voiture à essence crache en moyenne 120 grammes de CO2 par kilomètre, tandis qu’une VE reste fièrement à zéro. C’est comme troquer un burger dégoulinant de graisse contre une salade light – à première vue, c’est une victoire écrasante.

Mais accrochez-vous, parce que l’histoire ne commence pas au premier tour de roue. Elle débute dans une usine où la nature prend une sacrée claque avant même que vous ayez les clés en main.

Les batteries : l’éléphant sale dans la pièce
Le gros point faible de chaque VE, c’est cette énorme batterie planquée sous vos pieds. La fabriquer, ce n’est pas une ode à la durabilité – c’est plutôt un désastre industriel avec une touche de vert. Le lithium, le cobalt et le nickel sont arrachés à la terre dans des mines qui transforment les paysages en déserts lunaires. Pensez à des déchets toxiques, des écosystèmes ravagés et une consommation d’énergie qui vous ferait tourner de l’œil. D’après des chercheurs suédois malins, produire une batterie pour une VE moyenne dégage entre 15 et 20 tonnes de CO2. C’est comme si vous faisiez rouler une voiture à essence à fond sur l’autoroute pendant deux ans avant de passer au « vert ».

Et ne parlons pas des mineurs – parfois des gamins avec leurs mains nues – qui extraient ces trucs pendant qu’on parade ici avec notre crédibilité écolo. De quoi se demander si les showrooms rutilants ne sentent pas un peu l’hypocrisie.

Charbon ou soleil ?
Bon, admettons que vous fermiez les yeux sur la production des batteries – vous êtes du genre magnanime, après tout. Que se passe-t-il quand vous prenez la route ? Là, on touche au gros « mais » : la propreté de votre VE dépend de ce qui sort de votre prise. Si votre électricité vient d’une centrale à charbon qui tousse – coucou certaines régions d’Europe de l’Est ou d’Asie –, votre voiture électrique n’est qu’une charrette à charbon déguisée. Les estimations parlent de 80 à 90 grammes de CO2 par kilomètre via le mix énergétique. C’est mieux que l’essence, mais pas de quoi se faire graver une statue.

En revanche, si vous branchez votre bolide sur de l’hydroélectricité, de l’éolien ou du solaire – comme dans certains pays bien avancés –, là, ça change la donne. Vos émissions tombent à un minuscule 20 grammes par kilomètre. À ce stade, même le militant écolo le plus acharné vous taperait dans la main sans vous traiter d’imposteur.

Jetées et oubliées ?
Et puis, après des années de trajets silencieux et satisfaits, votre VE rend l’âme. Et ensuite ? Recycler les batteries, c’est possible, mais ce n’est pas encore une promenade de santé. Ça bouffe de l’énergie, ça génère parfois des déchets chimiques, et si on ne gère pas ça correctement, on risque de se retrouver avec des montagnes d’accus usagés qui maudissent la planète plutôt que de la sauver. Un avenir vert demande des solutions futées, et elles ne sont pas encore partout.

Le verdict final – avec une touche de soleil
Alors, à quel point les voitures électriques sont-elles vraiment vertes ? Elles sont plus propres que la vieille guimbarde à essence de votre voisin, ça, c’est sûr. Sur tout leur cycle de vie – de l’usine à la casse –, elles rejettent environ moitié moins de CO2 qu’une voiture à carburant fossile, même avec un mix énergétique moyen. Avec une électricité plus propre, cet écart ne fait que grandir. Sont-elles parfaites ? Loin de là. Mais elles sont un sacré pas dans la bonne direction – bien plus que ce qu’on peut dire de ce diesel rouillé qui terrorise encore la rue.

En résumé : achetez cette VE, savourez le silence, et rigolez des pauvres types qui font encore la queue à la pompe. On a du chemin à faire avant qu’elles soient irréprochablement vertes, mais chaque kilomètre électrique est un petit coup de pouce vers un avenir meilleur. Et avec un peu d’ingéniosité et une bonne dose de soleil, qui sait ? Ces engins pourraient bien nous emmener là où le bitume devient un peu plus lumineux.