Imaginez : une toute nouvelle Audi Q5, brillante comme un lustre fraîchement poli, prête à conquérir la route. Pas n’importe quelle Q5, non, on parle de la troisième génération, un SUV qui donne l’impression d’avoir passé un an à Milan pour revenir et en mettre plein la vue. Et puis il y a la SQ5, la version qui met votre permis en danger plus vite qu’un troupeau de taureaux lâchés à Pampelune. Ça, mes amis, c’est la dernière tentative d’Audi pour prouver qu’ils restent les patrons dans leur propre maison premium. Et franchement ? Ils s’en approchent sacrément.
Commençons par le look. La Q5 ne hurle pas pour attirer l’attention – elle murmure, mais avec une assurance qui vous fait vous redresser instantanément. Le design est net, typiquement Audi, avec une touche de modernité qui le garde frais. La SQ5, elle, ajoute une dose de testostérone : des épaules plus larges, une calandre qui dit « dégagez, les ploucs », et un échappement qui grogne comme un baryton après une nuit arrosée. Ce n’est pas une révolution totale, mais une évolution – comme ce cousin un peu ennuyeux qui revient soudain avec une veste en cuir et une moto.
Sous le capot – ou plutôt là où le capot avait autrefois quelque chose à dire – se trouve le vrai récit. La Q5 embarque un sage quatre cylindres 2.0 litres, disponible en essence ou diesel, boosté par un système hybride léger qu’Audi appelle « MHEV plus ». Ça sonne chic, non ? En pratique, ça vous donne un petit coup de fouet sans vider votre compte en banque à la pompe. Mais soyons honnêtes : la Q5 sage n’est que l’entrée. La SQ5, c’est le plat principal. Un V6 3.0 litres de 367 ch et 550 Nm de couple – assez pour vous propulser de l’arrêt à « oups, où est mon permis ? » en 5 secondes chrono. C’est une œuvre mécanique qui chante comme une diva d’opéra allemand, avec un système Quattro qui distribue l’adhérence comme un chef d’orchestre dirige une symphonie.
Sur la route, la Q5 est un gentleman : civilisée, confortable, parfaite pour le trajet quotidien au bureau ou au supermarché. Passez en mode « Confort » et elle devient douce comme un agneau sortant d’un bain chaud. Mais la SQ5 ? C’est une autre bête. En mode « Dynamic », la direction devient tranchante, l’amortissement se raffermit, et l’échappement se met à ronronner comme s’il avait une querelle avec le voisinage. La nouvelle plateforme la rend étonnamment engageante – vous sentez ce que font les roues, et ça vous donne la confiance d’attaquer les virages comme dans une scène de poursuite. Est-ce une Alfa Romeo Stelvio ? Non, celle-là reste la reine des conducteurs. Mais cette SQ5 s’en rapproche dangereusement, et c’est un compliment qu’Audi peut graver en lettres d’or.
À l’intérieur, c’est du Audi pur jus : un cockpit qui semble dessiné par une équipe d’horlogers suisses. Tout est solide, luxueux et exactement comme on l’attend d’un SUV premium. Le Virtual Cockpit est une œuvre d’art numérique, et les finitions sont si soignées qu’on oublie presque qu’on est dans une voiture et non dans un lounge chic. La liste des options est bien sûr plus longue qu’un roman de Tolstoï, et votre portefeuille gémira si vous cochez trop de cases. Mais bon, pour 52 850 euros, vous avez une version de base, et même avec quelques extras, ça reste une affaire face à la concurrence. La SQ5 démarre à 82 950 euros, et croyez-moi, chaque centime en vaut la peine si vous aimez une voiture qui peut à la fois vous dorloter et vous électriser.
Tout n’est pas parfait, cependant. C’est le dernier grand hourra d’Audi pour les moteurs à combustion, et on sent que le temps presse. Les hybrides et les électriques guettent au coin de la rue, et en Belgique, les avantages fiscaux des plug-in vous font un clin d’œil joyeux. La Q5 se frotte à des poids lourds comme la BMW X3, la Mercedes GLC et la Volvo XC60, et bien qu’elle soit fraîche et moderne, les autres ne sont pas exactement séniles. Mais là où la Q5 – et surtout la SQ5 – marque des points, c’est dans le caractère. Ce n’est pas une Atari bon marché comme la Stelvio, mais une bête high-tech qui ne déçoit pas.
Alors, le verdict ? La Q5 et la SQ5, c’est comme un bon verre de whisky : l’une est douce et raffinée, l’autre vous secoue pour vous réveiller. Audi prouve qu’ils savent encore construire un SUV qui touche à la fois la tête et le cœur. Est-ce la meilleure de sa catégorie ? Peut-être pas tout à fait, mais elle est sacrément proche – et parfois, ça suffit pour être le patron à domicile. Maintenant, excusez-moi, je vais vérifier si mon permis est encore valide.