Le milliard de pertes de Porsche : l'amertume du retard

Le milliard de pertes de Porsche : l'amertume du retard

28 octobre 2025

C’est une scène qu’on ne voit pas souvent chez une marque synonyme de prestige et de splendeur : Porsche, l’éternel champion des routes sinueuses de Stuttgart, plonge dans le rouge au troisième trimestre 2025 avec une perte opérationnelle de près d’un milliard d’euros. Précisément 967 millions, pour parler avec la précision d’un chronomètre. L’année dernière, à la même période, l’entreprise affichait un bénéfice d’environ 974 millions. Que s’est-il passé ? On dirait que le monde, au-delà des bulles de l’Eifel et du Nürburgring, file plus vite qu’une 911 à plein régime, et Porsche n’a pas suivi le rythme.

Commençons par le début, car ce n’est pas un coup du hasard, mais une tempête parfaite de géopolitique, de pression du marché et d’un soupçon d’indécision interne. D’abord, les États-Unis, où des droits de douane de 15 % appliqués depuis août se dressent comme un péage inattendu. Cela coûte à Porsche environ 700 millions d’euros cette année – un montant qu’ils répercutent désormais sur les acheteurs américains via des hausses de prix. Compréhensible, mais cela met la pression sur les ventes dans un marché déjà nerveux face à des factures plus salées. C’est comme si votre voiture de sport préférée vous obligeait soudain à payer un jeu de pneus supplémentaire, pour découvrir ensuite une route pleine de nids-de-poule.

Ensuite, la Chine, autrefois l’eldorado des marques de luxe, où les Porsche se vendaient comme des petits pains. Aujourd’hui ? Un véritable recul, avec des ventes en baisse face à une concurrence acharnée des géants locaux comme BYD et Geely, et des nouveaux venus comme Xiaomi, qui secouent le marché avec des véhicules électriques intelligents et abordables. Le chiffre d’affaires de Porsche s’effrite, et les conditions de marché sont décrites par le directeur financier Jochen Breckner comme « défavorables » – un euphémisme qui sonne comme une toux polie lors d’un dîner. La marque réagit en réduisant de moitié son réseau de concessionnaires, passant de 150 à 80 points d’ici 2027. Ce n’est pas une retraite stratégique ; c’est une fuite précipitée d’un champ de bataille où l’ennemi innove plus vite.

Et puis, il y a l’éléphant dans la pièce, ou plutôt, la batterie dans la borne de recharge : la transition vers les véhicules électriques. Porsche a revu ses plans en matière d’EV, ce qui témoigne d’un virage pragmatique, mais coûteux. Ils abandonnent la production de leurs propres batteries et prolongent la durée de vie des moteurs à combustion. Ces ajustements, combinés aux investissements déjà engagés, grignotent les marges opérationnelles. C’est un rappel de la lenteur que peut ressentir une transition quand on reste attaché à la gloire passée des moteurs rugissants. Pendant que les concurrents chinois filent à toute allure avec leurs EV, Porsche lutte avec la facture d’un pari qui ne porte pas tout à fait ses fruits. Le chiffre d’affaires total a chuté à 8,7 milliards d’euros, soit une baisse de 6 %, l’Europe accusant un recul de 14 % et la Chine suivant la tendance.

Ce qui rend tout cela encore plus douloureux, c’est la réorganisation interne. En Allemagne, des négociations avec les syndicats portent sur la suppression de 1 900 emplois, après la résiliation de 2 000 contrats temporaires. Et à partir de janvier 2026, un changement de PDG : Michael Leiters prendra les rênes d’Oliver Blume, qui devra abandonner son double rôle de patron de Volkswagen. Les investisseurs grognent depuis longtemps sur cette division de l’attention, et le moment semble propice pour un vent nouveau. Breckner reste optimiste : 2025 comme point bas, avec un redressement en 2026. Cela ressemble à un pilote qui, après un tête-à-queue, promet que le prochain tour sera meilleur – plausible, mais il faut le voir pour le croire.

Pourtant, il y a une lueur d’espoir, surtout si vous croyez, comme moi, que l’avenir est électrique – et je le crois de tout mon cœur. Cette perte n’est pas une condamnation à mort pour Porsche, mais un signal d’alarme pour toute l’industrie. Les marques qui hésitent face à la révolution des EV en paient le prix, tandis que celles qui misent pleinement sur l’énergie des batteries avancent à grands pas. Pensez à l’accélération fluide d’une Taycan, mais à l’échelle d’un monde où chaque trajet est propre et silencieux. La déconvenue de Porsche montre à quel point il est crucial de choisir l’innovation plutôt que la nostalgie. Les routes de demain ne seront pas pavées d’émissions, mais de puissance intelligente et durable. Et oui, ça fait un peu mal de voir une icône comme Porsche trébucher, mais cela nous rappelle que les vrais gagnants sont ceux qui prennent le virage électrique avant que les freins ne lâchent.

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