Soyons honnêtes : dans le monde des électriques, on a les mastodontes qui vous emmènent d’un bout à l’autre du pays avec la grâce d’un paquebot dans une piscine municipale. Et puis il y a les petits malins, ceux qui ne cherchent pas à impressionner par la puissance brute mais par l’intelligence et un sourire en coin qui dit : « Je passe partout, et j’adore ça. » Voici la Kia EV2, une minuscule bombe qui promet de dompter la jungle urbaine sans faire pleurer votre compte en banque. En tant que fervent défenseur de la prise depuis des années (parce que franchement, pourquoi continuer à respirer des gaz d’échappement quand on peut avoir silence et couple instantané pour zéro euro ?), je trépigne d’impatience. Ce n’est pas une supercar hurlante, c’est un compagnon futé pour le quotidien, et c’est précisément ce qui la rend irrésistible.
La EV2 est la dernière carte de Kia dans la guerre des électriques abordables. Ce n’est pas un monstre américain ; non, c’est un pur produit européen, conçu et fabriqué en Slovaquie spécialement pour nos trottoirs étroits et nos parkings sadiques. Elle se glisse dans le segment B, ce terrain de jeu des petits SUV où s’affrontent la Peugeot e-2008, la future Volkswagen ID.2 et sa cousine Hyundai Inster. Mais la EV2 arrive avec un clin d’œil et une promesse : semer la zizanie dans le bon sens du terme.
Glisser dans les embouteillages du matin sans jouer des coudes, voilà son talent. Sous le plancher, un seul moteur électrique de 113 ch et 147 Nm vous catapulte de 0 à 50 km/h plus vite que votre café n’a le temps de refroidir, et sans réveiller le quartier. Partageant ses gènes avec l’Inster, elle reste en traction avant, vive et prévisible, parfaite pour doubler les vieux diesels poussifs sur le ring. Deux batteries au choix : 42 kWh pour environ 300 km (WLTP) ou 49 kWh pour frôler les 350 km. Ce n’est pas un record d’autonomie, mais qui fait vraiment Bruxelles-Paris tous les jours dans une citadine ? C’est fait pour les trajets école-boulot-friterie, et là, elle tient largement la route.
Côté look, elle suit la philosophie « Opposites United » de Kia : une bouille qui dit « je suis costaud mais je ne mords pas ». À l’avant, la signature Star Map avec ses barres LED verticales qui clignent de l’œil comme un clin d’œil cosmique. Carrosserie cubique, protections noires autour des passages de roue, une posture de petit baroudeur qui n’a jamais vu un chemin de terre mais qui le pourrait si l’envie lui prenait. Environ 4 mètres de long, assez large pour être stable, assez étroite pour se faufiler dans n’importe quel trou. Et les portes arrière ? Sur le concept, elles s’ouvrent en opposition, façon surprise-party pour les parents chargés de sièges enfant. On verra si ça passe en série, mais l’idée seule donne envie d’applaudir.
À l’intérieur, c’est la fête. Kia parle d’un « pique-nique urbain » – oui, vraiment – et on veut bien les croire. Tableau de bord épuré, grand écran qui avale Apple CarPlay et Android Auto sans fil, mises à jour over-the-air, sièges rabattables pour transformer l’engin en camionnette de déménagement improvisée, fonction vehicle-to-load pour brancher la glacière ou la guitare électrique en camping. Quatre adultes tiennent sans se marcher sur les pieds, toit panoramique en option pour rouler sous les étoiles, et même des enceintes amovibles dans les appuie-tête. Ce n’est pas un palace, c’est une bulle maligne qui vous fait oublier que vous êtes en voiture.
Le prix ? Le coup de grâce : autour de 30 000 € en version de base, probablement moins de 25 000 € avec les primes. Moins cher qu’une année d’essence dans une citadine thermique équivalente, et avec la garantie Kia de sept ans qui vous fait rire au nez des pannes. Première mondiale le 9 janvier 2026 au Salon de Bruxelles, où elle risque de voler la vedette à tout le monde avec son air de ne pas y toucher.
Pourquoi cette petite chose me fait vibrer ? Parce qu’elle prouve que l’électrique n’est plus réservé aux geeks fortunés ou aux écolos purs et durs. C’est la démocratisation sur roues : propre, silencieuse, ridicule à l’usage. Plus de station-service, plus de culpabilité carbone, juste du plaisir de conduite qui épargne votre portefeuille et offre une bouffée d’oxygène à la planète. Dans des villes qui étouffent sous le trafic, la EV2 est l’antidote parfait. Elle reprend les rues, place de parking après place de parking, et rend vos journées un peu plus légères.
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